La seule chose que j'aurais voulu avec lui, fumer avec mon père. Toujours beaucoup fumé, à en devenir malade et c’est toujours les paquets en fond dilué. J’aurais voulu fumer avec mon père. Partager une cigarette, lui demander un briquet. J’aurais voulu ne rien lui dire dans l’intoxication commune, il fume à en mourir et simplement valser avec lui dans ce flot indigeste de cendres, d’odeur de parking, d’aire de repos, de frictions de gravier, de café en bord de route, partout. J’aurais voulu fumer une cigarette avec lui et sans dire autre chose que vagues soupirs vaporés. La seule chose que j’aurais voulu, fumer avec mon père, hors de tout appel, tout écart au vécu, les enchaîner, ou une seule, il n’y aurait nul après à tenir, la meilleure chose à faire, ligaments concrets-contenus-inconvenus dans ce tabagisme enfin décloisonné à l’immersion collective, pour une fois.